mardi 2 février 2010

II) … QUI SUSCITENT REACTIONS ET MOBILISATIONS

1) RECOMPENSES, DEBAT, AUDIMAT,…, CRITIQUES

Le film « LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON » a reçu :
- en 2007 le prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes.
- en 2008, au César du cinéma, le film a été nommé 7 fois et a remporté 2 prix : le César du Meilleur acteur attribué à Mathieu Amalric et celui du Meilleur montage à Juliette Welfling. Cette même année, le film a également reçu le Golden Globe Award du Meilleur film étranger.
En 2007, Janusz Kaminski a reçu le prix Vulcain de l’artiste technicien pour son travail sur le film.
En 2008, Julian Schnabel Julien Schnabel a reçu le Golden Globe Award du Meilleur réalisateur.
Ce film a reçu de très bonnes critiques de la part des professionnels du Figaro dans le sens où il montre le désarroi qui étouffe le malade, qui peu à peu se fait à son sort et se noue avec l'extérieur à travers un dialogue. Sa vie, en sursis, avance vers l'apaisement et la sérénité dans un compte à rebours qui lui est imposé mais qu'il ne veut pas subir.
Les internautes témoignent de leurs émotions, sentiments à travers ce film :
« Le film de l'année pour moi. Mathieu Almaric y est prodigieux dans un rôle difficile : prisonnier de son corps, il ne peut communiquer que par le battement d'une paupière. Les paysages et les plages de notre littoral sont mises en valeur. SUBLIME ! Aurait amplement mérité le César du Meilleur Film et Réalisateur !! »

Les critiques portées par ELLE concernant le livre « LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON » dénoncent la force de courage, de volonté et de travail, de la part de Jean-Dominique Bauby et du corps médical qui s'est attaché à lui. Il parviendra à dicter un roman, témoignage bouleversant qui sera un énorme succès en librairie, peu avant qu'il ne décède.

Le film « MILLION DOLLAR BABY » a reçu :
- aux Oscars : Meilleur film, meilleur réalisateur pour Clint Eastwood, Meilleure actrice pur Halary Swank, Meilleur acteur dans un second rôle pour Morgan Freeman.
- le César du meilleur film étranger remporté en 2006.
- le Golden Globe du meilleur réalisateur pour Clint Eastwood en 2005.
- la nomination à l’Oscar du meilleur acteur pour Clint Eastwood, nomination à l’Oscar du meilleur montage et la nomination à l’Oscar du meilleur scénario adapté.
Il obtient des résultats au box- office mondial de 230 millions de dollars.
Les critiques portées sur ce film, dans le magazine Première n°337, page 31 mettent en avant la qualité du récit :
" Pas une parole de trop, pas une faute de goût pour alourdir un récit qui va à l'essentiel. "
(Gérard Delorme)
Les cahiers du cinéma, n°559, page 16 mentionnent la lucidité du film qui a su faire coïncider son exigence avec les attentes du public (Mia Hansen-Love).
Une des internautes nommée Emi, du site http://cinéblog.com/ a déclaré « Je n'ai pas voulu aller le voir au cinéma, j'ai vu le dvd et j'ai compris mon erreur!!
un film sombre et triste, un réalisateur hors pair, une bande son géniale, un sujet connu, des acteurs dans leurs rôles...
excellent film!!!! »

Le livre « JE DEMANDE LE DROIT DE MOURIR » de Vincent HUMBERT a reçu de très bonnes critiques dans le sens où il s’avère d’une grande pudeur et d’une force émotive intense. Au-delà des discussions de salon, animées par des gens plein de vie et bien portants, sur l’euthanasie, ce livre permet de connaitre le point de vue ’ d'un acteur placé au cœur même de cette question (source : http://liensocial.com/ ).
L’autobiographie de Vincent HUMBERT est également critiquée par un internaute nommé Bernard, en juin 2009. Il dit " Emotion et respect". Comment ne pas être bouleversé par un tel livre. Après son accident, Vincent Humbert se retrouve tétraplégique, muet, et aveugle mais ses facultés intellectuelles sont intactes. Il est parfaitement conscient de son état, de ce qu’est devenue sa vie, et celle de son entourage.
Ses seuls moyens pour communiquer sont son pouce, et quelques mouvements de tête. Il va ainsi exprimer sa souffrance, sa révolte, son désespoir, son désir de mourir, mais aussi son amour infini pour sa maman, qui l’assiste avec un courage et une abnégation admirables ».


2) MOBILISATION DES ASSOCIATIONS ET DES CITOYENS

Les différents ouvrages précités ont sensibilisé le public à l’euthanasie, problème à la fois de société en référence à la législation, et, à la fois, très individuel en référence à son propre système de valeurs, de croyances et son environnement social,…..
Ainsi, de nombreuses associations se sont crées, de manière plus ou moins structurée, plus ou moins puissantes comme celle de Marie Humbert nommée « Il faut qu’on s’active », afin d’alimenter le débat en apportant leurs propres opinions.
Les militants de nombreuses associations de défense des malades (cancer, sida, sclérose en plaque, handicapés physiques ou mentaux ...) sont particulièrement suspicieux face aux risques évidents de dérapage de toute loi euthanasique. C’est le cas de l’association catholique des infirmières, des médecins et des professionnels de la Santé, l’ADEM (Association pour le développement de l’expérimentation en médecine),….
Ceux-ci se mobilisent pour défendre le droit de mourir dans la dignité et font référence aux soins palliatifs qui permettraient d’échapper à l’euthanasie. Il ne s’agit pas là d’une souffrance liée à la maladie elle-même ou aux différents symptômes, mais une souffrance liée au regard que les autres portent sur le malade.
La vraie réponse réside donc, non pas dans l’euthanasie qui voudrait faire disparaître le malade et sa souffrance, mais dans une modification du regard porté sur le malade pour le transformer en un vrai regard d’amour qui lui rende sa dignité de personne. C’est ce que font tous ceux dont la vocation est d’aider les malades à mourir dans la vraie dignité.
Les défenseurs de l’euthanasie partent de plusieurs constats : la douleur est trop souvent mal calmée, la fin de vie est souvent une période de souffrance, difficile à supporter par celui qui meurt et par son entourage. Ces militants ont souvent l’impression que la médecine fait de l’acharnement thérapeutique.
Ainsi, leur argumentation repose, entre autre, sur la terreur de l’acharnement thérapeutique, la peur de la douleur et de la déchéance. Ils n’ont pas réellement confiance dans la médecine et les médecins qui ne seraient pas capables de les considérer comme une personne.
Ils défendent également le fait que l’euthanasie est une pratique fréquente en France. Il convient donc de la légaliser pour éviter l’hypocrisie actuelle et pour permettre aux malades de mourir dans la dignité.
Pour eux, la liberté de décider de sa propre dignité, de vivre ou mourir, est un droit fondamental que la médecine a le devoir de respecter.
L’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) est en faveur d’une loi sur l’euthanasie.
Les recherches que nous avons effectuées démontrent que les militants en faveur de l’euthanasie ont la plupart d’entre eux très mal vécu la mort d’un proche : souffrance, déchéance physique, souvent très mauvais contact avec l’équipe médicale. Ils en gardent une angoisse indicible face à la mort, une méfiance quand ce n’est pas une haine contre la médecine. Nous comprendrons alors l’effet d’une autobiographie ou d’un débat autour d’une situation d’euthanasie concrète.
Les associations sont très actives à travers les œuvres cinématographiques et littéraires, qu’elles soient pour ou contre l’euthanasie. Elles écrivent, se montrent et partagent leurs opinions. Ainsi, les mentalités sont déjà largement préparées à une nouvelle loi. Des débats, conférences, ouvrages sont réalisés régulièrement devant des audiences médicales, dans des maisons de retraite, des écoles d’infirmières,.... Les émissions de télévision, les articles sont fréquents et tendancieux. Des cas très douloureux sont aujourd’hui débattus à travers des ouvrages. La mort n’est plus un sujet tabou. Des réseaux militants actifs et efficaces admettent tous la même chose : la législation actuelle n’est plus adaptée à la réalité des faits.