mardi 2 février 2010

I) LA FINALITE DES ŒUVRES LITTERAIRES ET CINEMATOGRAPHIQUES

1) FILMS ET OUVRAGES ETUDIES DANS NOTRE TRAVAIL

LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON : Film français du réalisateur américain Julian SCHNABEL, adapté du livre LE SCAPHANDRE ET LE PAPILLON de Jean-Dominique BAUBY, tourné en 2006 et sorti en salles au printemps 2007.

Le Scaphandre et le Papillon raconte l'histoire vraie de Jean-Dominique BAUBY rédacteur en chef du magazine ELLE, qui tombe dans un coma profond suite à un accident vasculaire cérébral. À son réveil, toutes ses facultés motrices sont réduites à néant, il est atteint du « locked-in syndrome », il ne peut ni parler ni respirer sans assistance. Seul un oeil bouge. Cet oeil, devient son lien avec le monde. Grâce à son oeil gauche qui bouge encore, il peut dire oui - un battement de paupière - ou non - deux battements de paupière. C'est avec ce seul lien avec l'extérieur qu'il entreprend la rédaction d'un livre, lettre après lettre, Le Scaphandre et le Papillon.

MILLION DOLLAR BABY : Film américain du réalisateur américain Clint EASTWOOD, adapté de la nouvelle La Fille à un million de dollars tirée du livre Burn Ropes (La Brûlure des cordes) de l'ex-entraîneur de boxe F.X TOOLE (1930 - 2002), et scénarisé par Paul HAGGIS. Ce film est tourné en 2004 puis sorti le 23 mars 2005.

Million Dollar Baby raconte l’histoire d’une jeune femme qui est prête à tout pour devenir une élite de la boxe afin d’accomplir son rêve. Pour cela, elle va prendre contact avec un entraîneur renommé, nommé Francky et elle multiplie ses entraînements dans l’espoir de le convaincre car d’emblée, il n’accepte pas le projet. Compte tenu de la tenacité et des efforts engagés par la jeune femme, il est touché par sa volonté et finit par accepter.
Il devient alors une figure paternelle à son égard. Lorsqu’elle atteint son but ultime (finale de championnat du monde), alors qu’elle pensait avoir gagné le combat, son rêve se brise lorsque son adversaire lui adresse un dernier coup illégal auquel elle ne s’attendait plus. Elle tomba alors accidentellement sur un tabouret que lui tend son entraîneur, sa nuque est brisée. Sa moelle épinière est atteinte, elle devient tétraplégique.
La voilà à présent face à un nouveau problème, terminer sa vie dans un lit d’hôpital. Ne supportant pas son état, elle va alors demander à son entraîneur de l’aider à mourir. Celui-ci refuse, elle tente alors par elle-même et à plusieurs reprises d’en finir en se mordant la langue.
Face à la souffrance de la jeune femme et au souhait de la soulager, son entraîneur accède à sa demande. Dans cette situation précise, l’euthanasie apparaît comme la seule solution.

« JE VOUS DEMANDE LE DROIT DE MOURIR» : livre autobiographique écrit par VINCENT HUMBERT, propos recueillis et texte élaboré par Frédéric VEILLE.


A la suite d’un accident de la circulation, Vincent Humbert reste des mois dans le coma. A son réveil, il est tétraplégique, aveugle et muet. En Centre de Rééducation à Berck sur Mer, il entreprend d’écrire ce livre, en collaboration avec Frédéric Veille. Ce dernier récite l’alphabet et lorsque Vincent entend la lettre correspondante, il appuie sur la main de son collaborateur avec le seul pouce qu’il peut encore bouger.
Ce livre raconte le ressenti de Vincent, ses émotions, ses peurs, ses angoisses, ses volontés,….


« Le débat sur le droit de mourir » de Christophe VERSELLE : ce livre est une analyse de chaque événement vécu par Vincent depuis son accident jusqu’au jour où sa maman décide d’accéder à la demande de Vincent : mourir.
C’est un dossier sur l'euthanasie qui présente les enjeux éthiques, le cadre législatif actuel et des extraits de «Je vous demande le droit de mourir», l'autobiographie de Vincent Humbert.
Cet ouvrage consacré au droit de mourir et à l'euthanasie prend appui sur ce qu'il faut considérer comme un véritable document, pour dégager les enjeux philosophiques, juridiques, éthiques et religieux de cette question toujours ouverte. Christophe VERSELLE, professeur de philosophie, livre ici un document complet sur la question de l'euthanasie.

2) ANALYSE FILMIQUE ET LITTERAIRE : LES OBJECTIFS DES ŒUVRES EXPLOITEES DANS NOTRE TRAVAIL


ANALYSE FILMIQUE « MILLION DOLLAR BABY »
Le but de cette analyse est la sensibilisation. 
> 1ère séquence: Ultime délivrance
> 1h51 jusqu’à 1h53
> Titre: Million dollar baby
> Auteur: Clint Eastwood
> Extrait du film million dollar baby qui raconte l’histoire d’une jeune femme qui est prête à tout pour devenir une élite de la boxe afin d’accomplir son rêve.
> Elle va donc prendre contact avec un entraineur nommé Francky et va tout faire pour qu’il accepte de l’entraîner, chose difficile. Lorsque celui-ci accepte il devient une figure paternelle à son égard. Lorsqu’elle atteint son but ultime (finale des championnats du monde), alors qu’elle pensait avoir gagné le combat, son rêve se brise lorsque son adversaire lui adresse un coup auquel elle ne s’attendait plus. Elle tomba alors sur le pied d’un tabouret lui brisant la nuque. La voilà, à présent face à un nouveau problème, terminer sa vie dans un lit d’hôpital. Ce film est raconté par le meilleur ami de Francky qui est d’ailleurs le propriétaire de la salle d’entrainement.
> Résumé de la séquence
> Dans ce passage, Magi, après avoir demandé à son entraîneur Francky, qu’elle considère comme son père de bien vouloir mettre fin à ses jours, de désespoir elle se mord la langue afin d‘accomplir ce que personne ne lui accorde.

PASSAGE

EFFET VISE
IMAGE
SON
PAROLE

1ER
Identification de l’action
Francky, seul à l’écran / /

1ER
Susciter l’interrogation
Arrêt sur image
Fond neutre et sombre / /

1ER
Créer une tension
Nous ne voyons pas l’expression de son visage mais seulement une ombre donc nous ne pouvons pas évaluer la situation

Froissements intenses des draps et sonnerie du téléphone
La simple parole « Allo » suscite une tension étant donné qu’on ne sait pas ce qu’il se passe


2EME
Faciliter l’anticipation
Découverte de Magi
Bruit des oscillations des machines sur lesquelles elle est branchée.
Et le commentaire précède l’image avec la voix off

Susciter l’interrogation
Arrêt sur image de Magi pleine de sang s’étant mordue la langue

Retenir l’attention
Gros plan sur l’injection faite à Magi et Franck qui lui répète "regarde moi"

Appel à observer
Absence de sons

Situer dans le contexte
Franck au premier plan et Magi dans son lit au premier plan avec la voix off 


Analyse littéraire JE VOUS DEMANDE LE DROIT DE MOURIR

Etude du passage « J’adore écouter … et du lit au fauteuil » p79-81

Montrer que malgré l’humanité qui habite Vincent, il n’est plus qu’un fardeau pour lui et les autres.

I) L’humanité de Vincent Humbert

Depuis que Vincent a été abandonné par sa petite amie, il trouve du réconfort en la compagnie de Jean-luc, un infirmier. Il le décrit comme étant un vrai rayon de soleil. Le fait que la compagnie de quelqu’un lui fasse chaud au cœur nous démontre bien qu’il peut éprouver des sentiments, ce qui est effectivement une preuve d’humanité. De plus, Vincent apprécie beaucoup un sketch de Bigard qu’il considère comme étant le seul humoriste capable de dire les choses telles que nous les vivons. Ce qui est une preuve de plus sur le fait qu’il éprouve des sentiments et qu’il a une capacité de réflexion comme quelqu’un d’humain disposant de la totalité de ses capacités intellectuelles. Avec tout ce qu’il sait sur le personnel hospitalier, il pourrait écrire un roman. S’il se dit capable d’une telle chose, c’est qu’il est en totale connaissance de ces capacités intellectuelles. Vincent parle de réflexions malveillantes à l’encontre des personnes qu’il apprécie. Il trouve d’ailleurs cela désagréable donc il garde réellement ses capacités sentimentales.

II) Mais il ne peut véritablement se considérer comme un être disposant de la plénitude de ses capacités.

Auparavant, Vincent avait des centres d’intérêts et des loisirs comme les sapeurs pompiers et sa petite amie Carole. Aujourd’hui, tout cela se résume à des ragots, et parfois l’écoute de films et diverses musiques ou encore de nombreux soins médicaux. Mais tous ses loisirs ne peuvent être effectués sans l’aide d’un tiers. Cela nous prouve qu’il ne mène à présent plus une vie humaine avec les mêmes loisirs. Il est continuellement et entièrement dépendant d’une personne.
La phrase « mais d’autres ne voient en moi que ce mec sur son fauteuil qui ne dit rien et qui n’a comme unique réaction qu’un mouvement de pouce et de tête » nous démontre que Vincent n’est plus véritablement un homme puisque même le personnel hospitalier le considère comme un corps sans âme ni esprit qui ne peut s’exprimer que par de malheureux mouvements. Quant il dit dans la phrase qu’il ne boit pas, ne mange pas, ne fume pas, ne voit pas ; il insiste grâce à cette énumération qu’il est presque déshumanisé.
Lorsqu’il dit ne plus avoir envie de vivre et que plus rien ne l’intéresse, alors il nous montre que son esprit et son âme disparaissent.
Il va même jusqu’à se décrire comme un malade, handicapé, paralysé qui passe de son fauteuil au lit et de son lit au fauteuil.





Ces œuvres filmiques et littéraires permettent aux citoyens le libre accès à la culture et dans notre réflexion, celle de l’éthique. Il s’agit de sensibiliser, d’informer le public à un débat national, celui de l’euthanasie. Aussi ces œuvres apportent des éléments de connaissances (ex : euthanasie : de quoi parle t-on ?, dans quel contexte ? pour qui ?...), des expériences de personnes touchées par ce problème éthique.
Ainsi, à travers ces œuvres étudiées, le public évoluera dans ses perceptions, ses représentations et confrontera sa réalité à une dimension plus rationnelle, à la législation, aux expériences vécues par d’autres.
Il s’agit de se construire sa propre opinion, de manière plus objective, en partageant les différents points de vue et en enrichissant sa culture.

Ces œuvres permettent également au public une meilleure compréhension des phénomènes et valeurs mobilisés dans une situation éthique comme l’euthanasie, ainsi que les limites et les risques de dérapage.
Le débat permet d’instaurer un dialogue, d’échanger avec des professionnels et/ou du public confrontés à cette réalité et de questionner ses propres schémas.
Un phénomène de projection, que ce soit à travers un film, une autobiographie, un débat se met en place. Le public ne reste pas spectateur de ce qu’il voit ou lit mais s’identifie à la situation, se projette, ce qui déclenche implication, émotions et nécessité de s’y intéresser, sachant que la réalité des autres peut à tout moment devenir sienne.
Le choix des participants au débat n’est pas aléatoire. Il est démontré que la profession de celui qui s’exprime influence largement son auditoire (source : http://www.ichtus.fr/ ). Grâce à leur culture de vie, les infirmières, les personnes travaillant auprès de handicapés ou de personnes très âgées, les responsables d’associations de malades seront souvent beaucoup mieux écoutés que les politiciens, les économistes ou les moralistes.
Dix malades dans la rue seront plus percutants que cent militants d’associations "bien-pensantes". Ces éléments démontrent que le débat autour de l’euthanasie nécessite adaptation au contexte socio-culturel actuel.

L’information donnée est fiable et pertinente. Néanmoins, les œuvres cinématographiques et littéraires identifient les mots et expressions adaptés aux messages qu’ils souhaitent faire passer, eux-mêmes adaptés à notre culture.

Parfois, les débats s’orientent autour des pratiques d’autres pays où l’euthanasie est légiférée. L’accès à cette information permet au public de mieux percevoir les effets et les limites à travers l’expérience.